Quand violences et humiliations m’ont tuée
๑ Quand violences et humiliations m’ont tuée
Étouffée pour ne rien dire
Frappée pour ne plus agir
Écartée pour m’isoler
M’abîmée à agir par peurs, obligations, humiliations, chantages
Meurtries dans les violences du corps et des mots
Toutes ces douleurs, ces blessures, si présentes et dévoilées
Cette violence qui me prend au ventre, qui me ronge et me tord de douleurs
Cette violence qui me crispe le haut du corps et me tétanise
Ces cries dépourvus de sons, enfermés en moi comme un appel à l’aide
Les yeux dans le vide, coupable, honteuse
Pleurer, pleurer et pleurer ces violences et humiliations
Prostrée pour me protéger. Protéger mon être, mon cœur, mon corps brisés.
Repoussée cette douceur, le regard de cette petite fille qui m’appelle.
Oh oui, qu’est ce que j’ai été plus forte pour ne plus être blessée.
Plus forte en me protégeant et en enfermant ce petit Être : blessé par Amour, par absence, par honte d’exister, par peur de vivre.
Blessée dans une attente, une attente d’exister, d’être protéger et d’être en sécurité.
Alors en m’enfermant, me voilà encore plus blessée, plus violente avec moi même.
Subir, vivre et cristalliser mes blessures.
Je recolle les morceaux de mon enfance, une enfance subie.
Cicatrise les blessures de la femme violentée, humiliée et volée par autrui et par sa communauté.
Embrase mon histoire et l’histoire de mes ancêtres.
Traverse mes profondeurs et mes douleurs pour m’en détacher.
Et je m’incline…
Je m’incline devant cette violence, cette violence qui est mienne et celle du monde.
Et je me relève en ouvrant le regard sur moi même et tous ces acteurs et actrices : je lâche, libère et redonne à chacun chacune leur partie volée et violée.
✯ Cette vie, ma Vie, je la reprends : je suis Vivante